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Les contraventions reçus au nom de la carte grise peuvent être contestée avec ce simple model de courrier

Chaque année, plus de 20 millions d’avis de contraventions sont envoyés en France, dont une partie à des conducteurs qui n’étaient pas au volant.

Beaucoup se résignent à payer par crainte des délais et démarches, alors qu’il existe un modèle simple de courrier permettant de contester légalement une amende adressée au titulaire de la carte grise. J’ai moi-même dû chercher comment procéder face à une erreur manifeste.

Un système automatisé qui ne fait pas de distinction

Les radars et caméras automatiques identifient les véhicules grâce à la plaque d’immatriculation. Le procès-verbal est ensuite envoyé au titulaire mentionné sur la carte grise, qu’il ait conduit ou non. Cette logique a été conçue pour fluidifier les procédures, mais elle génère régulièrement des situations injustes.

Un véhicule prêté à un proche, vendu récemment sans mise à jour du certificat d’immatriculation ou utilisé par un salarié dans le cadre professionnel : autant de cas où l’amende arrive dans la mauvaise boîte aux lettres. Selon l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions (ANTAI), près d’un million de contestations sont déposées chaque année.

Des montants qui pèsent lourd sur les foyers

Une contravention pour excès de vitesse inférieur à 20 km/h coûte entre 68 et 135 euros selon le type de voie. En cas d’absence de paiement dans les délais, l’amende forfaitaire majorée grimpe jusqu’à 375 euros. Pour certains ménages modestes, cela représente plusieurs jours de budget alimentaire.

Le caractère automatique du processus accentue la tension : il suffit d’une erreur administrative ou d’un retard dans la déclaration de cession pour se retrouver redevable d’une somme injustifiée.

Le courrier type qui change tout

La contestation repose sur un formulaire officiel appelé « requête en exonération » (Cerfa n° 15527*01), auquel il est possible d’ajouter une lettre explicative. Un modèle simplifié est largement utilisé par les associations d’automobilistes pour renforcer son efficacité. Ce courrier doit mentionner :

  • L’identité complète du conducteur réel si elle est connue.
  • Le numéro et la référence du procès-verbal.
  • L’argument juridique justifiant l’exonération (véhicule vendu, usurpation de plaques, prêt du véhicule…).
  • Toutes pièces justificatives : déclaration de cession enregistrée sur le site ANTS, attestation sur l’honneur, dépôt de plainte en cas d’usurpation.

Un calendrier serré qui piège les distraits

Le délai légal pour contester est fixé à 45 jours après réception de l’avis initial (ou 30 jours s’il s’agit d’une amende forfaitaire majorée). Passé ce délai, les recours deviennent très limités et nécessitent souvent une procédure judiciaire longue et incertaine devant le tribunal judiciaire compétent.

C’est précisément ce laps de temps court qui crée le plus grand déséquilibre : beaucoup paient par précipitation ou par crainte que le montant augmente encore davantage. Les chiffres montrent que seulement 3 % des automobilistes formulent une réclamation, malgré les erreurs constatées chaque année.

Mode d’emploi pratique pour agir rapidement

Afin d’éviter toute majoration inutile, voici les étapes concrètes :

Étape Délai Pièces nécessaires
Télécharger le formulaire Cerfa n°15527*01 Dès réception du PV Aucun document supplémentaire
Remplir et signer le formulaire + joindre lettre explicative Sous 10 jours idéalement Copie du PV reçu, justificatifs divers
Envoyer en recommandé avec accusé réception à l’ANTAI Sous 45 jours maximum Tous documents annexes obligatoires
Suivre en ligne l’évolution du dossier via Antai.gouv.fr Pendant toute la procédure N° télépaiement indiqué sur l’avis

Des exceptions méconnues qui allègent la charge

Certaines catégories bénéficient déjà d’assouplissements : les victimes d’usurpation d’immatriculation disposent notamment d’une procédure accélérée via un dépôt de plainte préalable. Les sociétés disposant de flottes doivent quant à elles désigner systématiquement leurs conducteurs sous peine d’amendes spécifiques allant jusqu’à 750 euros en cas de manquement répété.

L’existence même du modèle type permet donc aux particuliers comme aux petites entreprises familiales de réduire considérablement leurs risques financiers en cas d’erreur imputée au titulaire administratif plutôt qu’au véritable conducteur.

L’impact concret pour les familles et petits budgets

Payer une contravention injustifiée peut représenter un mois entier d’abonnement aux transports publics pour un foyer urbain ou deux pleins d’essence pour une famille périurbaine. Dans ce contexte inflationniste où chaque dépense compte davantage, connaître ses droits devient une nécessité pratique plutôt qu’un simple réflexe administratif.

L’outil reste pourtant méconnu alors qu’il figure officiellement sur les sites publics et peut être rempli sans assistance juridique payante. La frontière entre ceux qui utilisent ce recours et ceux qui subissent l’automatisation illustre bien un clivage silencieux entre informés et résignés.

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