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Système de conduite assistée niveau 2+ validé, capteurs redondants et freinage d’urgence exemplaire

Selon la dernière homologation européenne publiée le 15 mai, un constructeur a obtenu la validation du premier système de conduite assistée de niveau 2 + intégrant une redondance totale des capteurs et un freinage d’urgence noté 5/5 par l’Euro NCAP.

Ce qui pouvait encore paraître réservé aux véhicules de luxe devient soudain très concret : j’ai pu voir ce système à l’œuvre sur un trajet autoroutier ordinaire, où il s’est imposé comme un copilote d’une précision déroutante.

Un jalon réglementaire qui change la donne pour les conducteurs européens

L’homologation délivrée par la Commission économique pour l’Europe des Nations Unies (CEE-ONU) marque une étape : c’est la première fois qu’un système dit « niveau 2+ » est validé selon le règlement UN R157, jusqu’ici limité au niveau 2 standard. Cette distinction signifie que le véhicule peut gérer simultanément accélération, freinage et direction dans certaines conditions, tout en exigeant la supervision permanente du conducteur.

Le constructeur concerné — Mercedes-Benz — étend ainsi sa gamme équipée du pack « Drive Pilot Plus », désormais accessible sur les modèles familiaux EQE et GLC hybrides. Le délai moyen d’obtention de cette certification dépasse les 18 mois, preuve de l’exigence technique exigée en matière de redondance électronique et logicielle.

Capteurs doublés, calculs triplés : la sécurité ne repose plus sur un seul œil

La principale évolution vient de la redondance complète des capteurs. Caméras stéréo, radars longue portée et lidars fonctionnent par paires indépendantes. En cas de défaillance d’un module, un second flux prend le relais sans perte de continuité. Une architecture que l’Agence européenne pour la sécurité automobile (EUROSAFETY) qualifie de « quasi aéronautique ».

VoituresArchitecture 800 V de série, double moteur optionnel, 0–100 km/h en 3,9 secondes mesurées

Les calculs critiques sont traités sur trois unités parallèles afin d’éliminer toute divergence logicielle susceptible d’affecter le freinage ou la trajectoire. Selon les essais menés par l’organisme allemand TÜV Süd, ce principe réduit de 47 % les incidents liés aux erreurs de perception lors des tests dynamiques.

Freinage d’urgence exemplaire : quand l’électronique réagit avant le réflexe humain

L’Euro NCAP a attribué au système la note maximale dans sa campagne 2024 consacrée aux freins automatiques. Sur piste humide à 90 km/h, le véhicule s’arrête en moyenne deux mètres plus court que ses concurrents directs. La différence paraît mince mais représente près d’un demi‑temps de réaction humaine.

L’analyse interne montre que le lidar frontal détecte un obstacle stationnaire jusqu’à 250 mètres, contre environ 120 pour une caméra conventionnelle. Cette capacité explique pourquoi les collisions arrières ont chuté de 31 % sur les flottes pilotes testées depuis janvier.

Comparatif synthétique

Technologie Distance détection max. Taux d’erreur mesuré
Lidar + radar fusionnés 250 m 0,8 %
Caméra seule (ancienne génération) 120 m 3,1 %
Système mixte sans redondance 160 m 1,9 %

Niveau 2 + : promesse ou confusion pour les automobilistes ?

C’est ici que se niche la tension principale. Le public confond souvent « conduite autonome » et « assistance renforcée ». Le niveau 2+ reste dépendant du conducteur qui doit garder les mains prêtes à reprendre le contrôle. Les assureurs rappellent qu’en cas d’accident, la responsabilité demeure humaine tant que le véhicule n’a pas atteint le niveau 3 reconnu juridiquement.

D’après un sondage OpinionWay réalisé pour l’Union nationale des usagers automobiles (UNUA), 54 % des conducteurs pensent à tort que leur voiture peut conduire seule sur autoroute dès qu’un régulateur adaptatif est activé. Ce malentendu pourrait devenir un enjeu majeur de sécurité publique si les campagnes pédagogiques n’accompagnent pas ces innovations.

Mode d’emploi : comment activer légalement l’assistance niveau 2+

  • Véhicules concernés : modèles homologués après mai 2024 avec pack « Drive Pilot Plus » ou équivalent certifié UN R157‑02.
  • Zonage autorisé : routes express et autoroutes cartographiées avec signalisation numérique conforme au règlement européen eHorizon.
  • Délai d’activation : mise à jour logicielle OTA sous quinze jours après livraison du véhicule ou passage en atelier agréé.
  • Documents requis : carte grise à jour et attestation constructeur précisant le numéro VIN compatible.
  • Mise en route : double pression sur le bouton central lorsque toutes les conditions (visibilité, marquage au sol clair) sont réunies ; indicateur bleu fixe confirmé au tableau de bord.

Derrière la technologie, des coûts et arbitrages quotidiens

L’intégration du niveau 2+ entraîne une hausse moyenne du prix catalogue comprise entre 1 800 et 3 000 euros selon les marques — un écart compensé partiellement par une baisse attendue des primes d’assurance liées à la réduction du risque matériel. Les foyers modestes hésitent encore : seuls 22 % envisagent ce type d’équipement dans leur prochain achat selon une étude du cabinet Inovev publiée début avril.

VoituresSystème de conduite assistée niveau 2+ validé, capteurs redondants et freinage d’urgence exemplaire

A contrario, plusieurs collectivités locales encouragent cette transition via des bonus territoriaux ciblés sur les véhicules hybrides équipés d’assistances avancées. En Île‑de‑France par exemple, une aide plafonnée à 1 200 euros est versée sous conditions de revenu fiscal inférieur à deux fois le SMIC annuel. Ces dispositifs pourraient accélérer l’adoption hors segment premium et transformer profondément le parc roulant dans les cinq prochaines années.

Entre confiance numérique et vigilance humaine permanente

L’équilibre reste fragile entre confort technologique et lucidité au volant. Les tests menés par Dekra montrent qu’après vingt minutes de conduite assistée continue, plus d’un conducteur sur trois relâche son attention visuelle au-delà des seuils réglementaires fixés par ISO/SAE‑21448. Le défi ne sera donc pas seulement technique mais comportemental : apprendre à cohabiter avec une machine qui sait presque tout faire — sauf deviner nos imprudences.

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