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Réforme historique : les véhicules de collection menacés par un nouveau controle technique

Dès 2025, près de 800 000 véhicules anciens immatriculés en France pourraient être soumis à une vérification technique renforcée, avec un impact direct sur leur circulation et leur entretien.

Dans les conversations d’amateurs d’anciennes, le mot “contrôle” revient désormais plus souvent que celui de “passion”. J’ai moi-même constaté que l’angoisse du garage prend le pas sur la nostalgie des balades dominicales.

Un calendrier serré qui inquiète les collectionneurs

À partir du 1er janvier 2025, les voitures âgées de plus de 30 ans mais immatriculées avec une carte grise normale devront passer un contrôle technique tous les deux ans, au même titre que les véhicules récents. Cette obligation s’étendra progressivement aux véhicules disposant d’une carte grise “collection”, jusqu’ici exemptés ou soumis à des règles assouplies.

Le ministère de la Transition écologique a confirmé que cette réforme vise à harmoniser la sécurité routière et à aligner la France sur des directives européennes. Mais pour la Fédération française des véhicules d’époque (FFVE), il s’agit d’un changement majeur qui menace l’équilibre fragile entre préservation du patrimoine roulant et contraintes administratives.

Des coûts multipliés par deux ou trois pour certains propriétaires

Le prix moyen d’un contrôle technique en France est estimé à 78 € pour un véhicule léger. Dans le cas d’un véhicule ancien nécessitant une inspection plus approfondie, la facture pourrait grimper jusqu’à 120 € selon plusieurs syndicats professionnels. Si l’on ajoute la contre-visite obligatoire en cas de défaut majeur (17 € en moyenne), l’impact financier sur une famille possédant plusieurs véhicules anciens n’est pas anodin.

Contrôle TechniqueUne astuce de garagiste permet encore d’échapper légalement à une sanction prévue par le décret

Selon une enquête Ifop publiée début 2024, 62 % des Français jugent déjà le coût du contrôle technique trop élevé. L’ajout des véhicules de collection dans ce dispositif accentue encore ce sentiment d’injustice chez certains ménages modestes passionnés par ces modèles historiques.

Un patrimoine roulant face à l’exigence environnementale

L’argument officiel repose sur deux piliers : sécurité mécanique et réduction des émissions polluantes. Pourtant, les collectionneurs rappellent que ces voitures roulent en moyenne moins de 1 000 km par an, soit bien moins qu’une voiture citadine moderne utilisée quotidiennement. Le gain environnemental réel reste donc discuté.

Certaines associations locales soulignent qu’imposer le même standard technique à une Citroën Traction Avant de 1950 qu’à un SUV récent revient à gommer toute spécificité patrimoniale. La tension se cristallise ainsi entre logique réglementaire uniforme et reconnaissance culturelle du véhicule ancien comme objet historique.

Qui est concerné et comment se préparer ?

  • Tous les véhicules de plus de 30 ans avec carte grise normale dès janvier 2025.
  • Les cartes grises “collection” seront intégrées progressivement entre 2026 et 2028.
  • Cycles, cyclomoteurs et tracteurs agricoles ne sont pas concernés pour l’instant.
  • Contrôle obligatoire tous les deux ans, sauf pour les poids lourds où il reste annuel.

Pour anticiper, il est conseillé aux propriétaires :

  • D’effectuer un pré-contrôle auprès d’un garage spécialisé dans les anciennes.
  • De conserver toutes les factures d’entretien afin de justifier la régularité du suivi mécanique.
  • D’identifier les pièces rares susceptibles de poser problème lors d’un examen normatif (freins, suspensions, éclairage).

L’inégalité entre centres techniques urbains et ruraux

Tous les centres agréés ne disposent pas des compétences ni du matériel adapté pour examiner correctement un moteur carbu ou un système électrique datant des années soixante. Le risque est donc double : refus arbitraire faute de compréhension technique ou obligation pour le propriétaire de parcourir plusieurs dizaines de kilomètres vers un centre spécialisé. Dans certaines zones rurales déjà dépourvues d’offre médicale ou administrative suffisante, cette nouvelle contrainte s’ajoute aux difficultés quotidiennes.

Quelles alternatives et quelles issues possibles ?

L’État laisse ouverte la possibilité d’homologuer certaines exceptions via des dérogations délivrées par la Direction régionale de l’environnement (DREAL). Certaines fédérations militent également pour instaurer une fréquence réduite du contrôle (tous les cinq ans) pour les voitures inscrites au registre officiel des véhicules historiques reconnu par l’Union européenne.

Période Fréquence CT Véhicules concernés
2025 Tous les 2 ans Voitures +30 ans carte grise normale
2026-2028 Tous les 2 ans Progressivement : cartes grises collection
A partir de 2029 Tous les 2 ans (ou dérogation éventuelle) Tous véhicules anciens sauf cycles/agricoles

Derrière ces chiffres se dessine un dilemme : préserver la mémoire automobile tout en respectant une politique environnementale stricte. Les familles attachées à leurs vieilles Renault ou Peugeot doivent désormais compter non seulement sur leur passion mais aussi sur leur budget pour continuer à faire rouler ce patrimoine vivant.

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