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Un décret du gouvernement interdit une pratique répandue chez des millions d’automobilistes

Près de 8 millions de conducteurs en France seraient concernés par la nouvelle mesure, dont l’entrée en vigueur est fixée au 1er janvier prochain.

Le décret publié au Journal officiel change soudainement les habitudes de millions d’automobilistes. J’ai moi-même été confronté à cette interdiction en constatant que ce geste banal allait désormais coûter cher.

Une interdiction qui vise l’usage des avertisseurs de radars

Le texte proscrit formellement l’utilisation des applications et boîtiers signalant la présence précise des radars fixes ou mobiles. Cette pratique, très répandue grâce aux smartphones et aux GPS connectés, concernait jusqu’ici une majorité d’usagers sur autoroute. D’après un sondage mené en 2023 par l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), près de 62 % des automobilistes déclaraient utiliser régulièrement un tel dispositif.

L’interdiction s’applique aussi bien aux logiciels intégrés aux véhicules récents qu’aux services tiers comme Waze, Coyote ou TomTom. Les géants du secteur devront adapter leurs systèmes pour ne plus localiser précisément les contrôles, sous peine de sanctions administratives.

Des amendes lourdes pour les contrevenants

Désormais, être surpris avec un appareil affichant la position exacte d’un radar expose à une contravention pouvant atteindre 1 500 euros et un retrait de six points sur le permis. Dans certains cas jugés aggravants — notamment récidive ou refus d’obtempérer — le véhicule peut être immédiatement immobilisé par les forces de l’ordre.

La mesure s’inscrit dans une volonté affichée du ministère de l’Intérieur : réduire le nombre d’accidents liés à la vitesse excessive, encore responsable de 28 % des décès sur route selon les chiffres officiels publiés en mai dernier.

Une mise en conformité attendue dès janvier

L’application du décret débute le 1er janvier prochain. Les éditeurs disposent donc de quelques semaines seulement pour désactiver certaines fonctionnalités. Les automobilistes, eux, n’auront aucun délai supplémentaire : tout usage prohibé sera sanctionné dès le premier contrôle.

AutomobilistesCet arrêté ministériel rend illégale une pièce de rechange pourtant utilisée depuis vingt ans dans les garages

Les associations d’usagers estiment que la période transitoire est trop courte et dénoncent un effet « piège », pris entre des technologies déjà installées dans leurs véhicules et une réglementation soudaine.

Qui est concerné concrètement ?

  • Tous les conducteurs utilisant une application mobile indiquant la localisation exacte des radars fixes ou mobiles.
  • Les propriétaires de boîtiers spécialisés (Coyote, Inforad) non mis à jour avant l’échéance.
  • Les constructeurs automobiles dont les systèmes GPS embarqués sont dotés d’alertes précises devront déployer une mise à jour logicielle obligatoire.

Un mode d’emploi imposé aux automobilistes

Pour éviter toute infraction, il conviendra :

  • D’effectuer rapidement les mises à jour proposées par son fournisseur GPS ou application mobile ;
  • De vérifier dans les paramètres que seuls les « zones de danger » ou « zones de contrôle » sont indiquées, sans précision exacte ;
  • D’effacer manuellement tout fichier externe téléchargé proposant une cartographie illégale ;
  • D’avoir toujours sur soi la preuve (mail ou capture) que son application est conforme si un contrôle survient juste après la date butoir.

Des alternatives tolérées mais moins précises

Le décret ne remet pas en cause l’affichage des « zones à risque » s’étendant sur plusieurs kilomètres. Ces alertes globales restent légales puisqu’elles informent sans cibler précisément un point kilométrique où se trouve un radar. Le gouvernement rappelle qu’il ne s’agit pas d’interdire toute assistance électronique mais uniquement celle qui permettait aux conducteurs d’adapter leur vitesse quelques dizaines de mètres avant un contrôle.

Cette nuance satisfait partiellement certains acteurs économiques : elle préserve une partie du marché tout en réduisant fortement l’efficacité recherchée par les usagers. Pour beaucoup de familles dépendantes de la voiture au quotidien, il s’agira surtout d’un coût additionnel imprévu : achat forcé d’une mise à jour payante chez certains fabricants ou remplacement complet du boîtier pour rester dans la légalité.

Entre sécurité routière et pouvoir d’achat fragilisé

L’annonce crée une fracture nette entre deux visions : celle des pouvoirs publics qui misent sur la dissuasion pour sauver des vies et celle des automobilistes qui redoutent une dépense supplémentaire dans un contexte budgétaire déjà tendu. Selon une étude menée par UFC-Que Choisir début 2024, le poste « automobile » pèse désormais plus de 12 % du budget annuel moyen des ménages français. Ce nouveau décret pourrait accentuer cette charge pour ceux contraints à investir dans des équipements conformes.

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