Cet équipement obligatoire dès janvier risque d’alourdir la facture des nouveaux modèles de voiture de 800 €

Au moment d’acheter une voiture neuve, le prix final se joue parfois à peu. J’ai constaté que certains équipements imposés par la réglementation européenne pèsent déjà lourd dans les devis remis en concession.

Un nouveau dispositif obligatoire sur toutes les voitures neuves

À partir du 7 janvier 2024, l’Union européenne rend obligatoire l’installation du système Intelligent Speed Assistance (ISA), un dispositif qui avertit le conducteur lorsqu’il dépasse la vitesse autorisée. Ce système repose sur une combinaison entre caméra embarquée et données GPS, permettant de reconnaître les panneaux routiers et d’adapter l’information affichée au conducteur.

L’Agence nationale de sécurité routière (Sécurité Routière en France) rappelle que l’objectif affiché est une réduction significative des accidents liés aux excès de vitesse. Cette mesure s’inscrit dans le programme “Vision Zéro” adopté par la Commission européenne, visant à réduire drastiquement la mortalité routière d’ici 2050.

Une facture estimée jusqu’à 800 € pour les acheteurs

Selon des estimations réalisées par plusieurs associations de consommateurs, l’ajout de ce système pourrait majorer le prix des modèles neufs entre 500 et 800 €, selon les marques et gammes. Pour un véhicule d’entrée de gamme vendu autour de 15 000 €, cela représente environ +5 % sur la facture finale.

Le coût ne se limite pas à l’achat : certaines versions nécessiteront des mises à jour logicielles régulières, parfois facturées par les constructeurs après quelques années. Les familles qui renouvellent leur véhicule tous les cinq ans pourraient donc voir cette dépense récurrente s’ajouter à leurs charges automobiles déjà élevées (assurance, carburant, entretien).

Constructeurs et conducteurs divisés face à cette obligation

Les grands groupes comme Stellantis (Peugeot, Citroën, Opel) ou Renault ont anticipé en équipant déjà certains modèles récents. Du côté des constructeurs allemands (Volkswagen, BMW), la technologie est intégrée dans les systèmes multimédias haut de gamme depuis plusieurs années.

Sécurité RoutièreUn dispositif électronique interdit de vente sur Amazon devient obligatoire dans les voitures neuves

Mais pour nombre d’automobilistes français interrogés dans un sondage Ifop publié fin 2023, l’accueil reste mitigé : 42 % jugent cette mesure utile pour améliorer la sécurité, tandis que 55 % estiment qu’elle accroît inutilement le prix des véhicules sans garantir une baisse réelle des accidents.

Cette fracture illustre le dilemme : renforcer la sécurité routière tout en préservant l’accessibilité financière du marché automobile.

Mode d’emploi : qui est concerné et comment ça fonctionne ?

• Tous les véhicules particuliers et utilitaires légers homologués après le 7 janvier devront être équipés.
• Les voitures déjà immatriculées avant cette date ne sont pas concernées.
• L’ISA n’interdit pas physiquement de dépasser la vitesse : il alerte visuellement et parfois avec un retour haptique sur la pédale d’accélérateur.
• L’automobiliste peut désactiver temporairement l’assistance au démarrage du véhicule, mais elle se réactive automatiquement lors du prochain trajet.

D’autres obligations techniques s’ajoutent discrètement

L’ISA n’est pas isolé : il fait partie d’un paquet réglementaire plus large voté par Bruxelles. À compter de janvier, tous les nouveaux véhicules devront aussi intégrer :

Cumulés, ces ajouts représentent parfois plus de 1 500 € supplémentaires sur une citadine neuve. Dans un contexte où le prix moyen des véhicules a bondi de près de 20 % en cinq ans selon l’Observatoire Cetelem, chaque centaine d’euros compte pour les ménages modestes.

Des exceptions limitées mais scrutées par le marché

Certaines catégories échappent temporairement aux nouvelles règles : véhicules spécialisés (ambulances), poids lourds et bus disposent de délais supplémentaires pour adapter leurs systèmes. Mais aucune exemption durable n’est prévue pour les particuliers ou les petites voitures urbaines.

Cela crée un effet paradoxal : alors que beaucoup cherchent une voiture sobre et abordable pour contrer l’inflation énergétique, même ces modèles se voient désormais lestés par des technologies coûteuses qu’ils n’auraient pas choisies spontanément.

Les alternatives envisagées par certains automobilistes

L’obligation ne concerne que les voitures neuves immatriculées après janvier. Acheter une occasion récente apparaît donc comme une échappatoire temporaire pour éviter ces coûts supplémentaires. Les concessionnaires prévoient déjà un regain d’intérêt pour ce segment en début d’année.

Sécurité RoutièreL’europe à tranché, voici l’age maximum pour conduire sans être un danger pour les autres (ce n’est ni 70 ni 80 ans)

D’autres envisagent le leasing longue durée ou la location avec option d’achat afin de diluer ces frais sur plusieurs années plutôt que de subir directement l’impact financier dès l’acquisition. Une solution qui séduit notamment les familles urbaines confrontées à un budget contraint mais soucieuses de rouler dans un véhicule récent conforme aux normes environnementales locales (ZFE-m).

L’année qui démarre s’annonce donc comme un tournant discret mais concret : entre impératif sécuritaire européen et réalité budgétaire française, chaque ménage devra arbitrer son choix automobile différemment qu’hier.